Publié dans Editorial

Que dal !

Publié le lundi, 08 juin 2020

Signe du temps. Une floraison de mouvements associatifs regroupant d’hommes et de femmes prétendant appartenir à la caste noble de l’Imerina monte au créneau. En ce XXIème siècle, deux mondes aux réalités contradictoires et encore bien vivantes écartèlent à tout moment Madagasikara: le pays réel et le pays virtuel ou imaginaire. Le Continent noir passait sans le vouloir de la monarchie au joug colonial au XIXème siècle. Le vent de libération d’après-guerre des années 40-50 balaya les pouvoirs coloniaux. Une grande partie des pays africains subsahariens dont Madagasikara qui accédèrent à l’indépendance deviennent des  Républiques.

 

A Madagasikara, ni le pouvoir colonial installé de force le 6 août en 1896 ni l’instauration de la République le 14 octobre 1958 et plus tard le retour à l’indépendance le 26 juin 1960 n’ont pas pu effacer dans l’esprit des gens surtout d’une certaine caste la nostalgie de la royauté. En dépit du changement de système politico-administratif, la pratique républicaine, la monarchie maintient toujours son influence auprès des populations jusqu’à nos jours. Les « Ampanjaka » restent toujours des personnalités respectées, écoutées et même vénérées.  Comme tout africain qui se respecte les Malagasy du moins certaine catégorie sociale sinon certaine caste où qu’ils soient à travers le pays gardent jalousement leur identité culturelle. Les descendants ou prétendant être des Andriana  entretiennent avec ferveur et nostalgie leur appartenance à l’ancienne classe dirigeante de la royauté. Ceci étant, ils se croient être les seuls dépositaires du patrimoine de la royauté et ne reconnaissent pas la réalité en refusant, à certains égards, l’autorité régalienne mise en place démocratiquement au nom de la République dans le pays.

Le Président de la République Rajoelina Andry Nirina entreprend des travaux de réhabilitation plus exactement de restauration du patrimoine national notamment des palais royaux à travers le pays. En parallèle, pour le cas du Rova Manjakamiadana, il bâtit à l’intérieur du site un édifice dont le seul objectif consiste à donner une image de grandeur et encore plus  attrayante du palais existant. Seulement voilà, la démarche  « ne plaît pas » aux « Andriana » ou au « Zanak’Andriana ». C’est là que le bât blesse !

En effet, l’initiative présidentielle à construire le Kianja Masoandro dans l’enceinte du Palais de la Reine crée des remous. De soi-disant descendants des Rois et Reines de l’Imerina crient au scandale. Ils se sentent offusqués par le fait qu’on ose toucher  à « leur » patrimoine sans avoir pris la peine de les consulter. Que dal !

Pure coïncidence ou simple fait du hasard ou concours de circonstance, il se trouve que la plupart de ces semblants farouches défenseurs de l’identité culturelle du Palais appartiennent d’une manière ou d’une autre au camp de l’opposition. Certains ont des comptes à régler personnellement avec Rajoelina Andry. Et ceci explique cela.

Qu’on se le dise ! Kianja Masoandro ne serait-il qu’un simple alibi pour des opposants à court d’arguments politiques de poids pour ébranler le socle de l’IEM ? On se cache derrière une apparence innocente sous la forme de défense d’un patrimoine qui au fait appartient à la Nation mais non pas l’apanage  d’un groupe de personnes intéressées politiquement, et ce, pour tenter de saper à la base le régime Rajoelina. Que dal !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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